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Ville de Genève«Zéro pub», la campagne démarre

Composé d’associations, de collectifs et de partis de gauche, le comité pour «Zéro pub» s’est réuni mercredi à la Maison des associations.

La Ville de Genève se séparera-t-elle de l’affichage publicitaire commercial? La question agite le débat public depuis six ans mais, le 12 mars prochain, le peuple aura enfin son mot à dire. Mercredi, le comité unitaire «Oui à zéro pub» lançait sa campagne devant une série d’affiches illustrées par différents artistes aux côtés de sobres pancartes blanches.

Ces mêmes affiches immaculées qui, en 2017, avaient poussé quatre associations, Réseau objection de croissance (ROC), Quartiers collaboratifs, Genève sans publicités et Genève libérée de l’invasion publicitaire (GLIP), à lancer une initiative pour bannir la publicité commerciale de l’espace public. À l’époque, un changement de concession avait eu pour conséquence de laisser les espaces d’affichage vierges quelques jours. Créatifs, certains habitants s’en étaient emparés pour laisser libre cours à leur imagination.

Culture et sport

L’initiative a connu plusieurs volets judiciaires avant d’être validée par le Tribunal fédéral puis acceptée par le Conseil municipal. Jusqu’au référendum déposé en avril 2022 par la droite et les milieux économiques. Et le comité le sait, la campagne sera rude. «Il y a une grande disproportion de moyens entre nous et nos adversaires, souligne Emmanuel Deonna, de Genève sans publicités. Mais nous avons aujourd’hui le soutien de partis politiques ainsi que d’un grand nombre d’organisations de la société civile.» Les initiants ont en effet été rejoints par le PS, Ensemble à Gauche, les Verts mais également Greenpeace, la Grève féministe ou encore la Grève du climat.

Marqués par la volonté de rendre l’espace public à ses habitants, les initiants veulent donc limiter l’affichage dans l’espace public à la publicité culturelle. Concerts, expositions, spectacles: tous les événements culturels pourront être annoncés. «Il en va de même pour les événements sportifs, éducatifs, associatifs ou politiques», souligne Ada Amsellem, du GLIP. Précisant qu’afficher ses sponsors restera également autorisé.

Commerce local

Et le commerce local dans tout ça? Selon le comité référendaire, l’initiative serait néfaste pour l’économie genevoise. «Ce sont les entreprises locales qui ont le plus recours à ce type d’affichage», affirmait Flore Teysseire dans nos colonnes du 10 mars 2022.

«À part quelques affiches pour des centres commerciaux et des entreprises nationales ou régionales, il en ressort que le grand absent est le commerce local.»

François Mireval, socialiste et coordinateur du comité «Oui à zéro pub»

Le comité «Oui à zéro pub» a quant à lui analysé les 708 panneaux commerciaux du territoire communal. «À part quelques affiches pour des centres commerciaux et des entreprises nationales ou régionales, il en ressort que le grand absent est le commerce local», rétorque François Mireval, socialiste et coordinateur du comité. Selon la liste fournie par les initiants, les distributeurs Coop et Migros ainsi que le fournisseur de streaming anglais Sky et la compagnie aérienne Swiss comptaient à eux seuls 304 publicités entre le 2 et le 8 janvier 2023.

Quatre millions de pertes

Si le oui l’emporte, la Ville de Genève pourrait rejoindre la liste des cités sans publicité, avec Le Mont-sur-Lausanne, Grenoble, en France, ou encore São Paulo, au Brésil. Mais elle perdrait les 3,7 millions de francs que le concessionnaire verse actuellement à la commune. «Un investissement positif pour rendre l’espace public meilleur», selon Brigitte Studer, conseillère municipale Ensemble à Gauche.

Pour les initiants et leurs soutiens, la publicité, en poussant à la consommation, occasionne des dégâts sur l’environnement, la santé ou les finances des habitants. «Les pertes de 4 millions seront atténuées par les bienfaits sociaux de la disparition des incitations à consommer de la malbouffe, à s’endetter, à acheter des SUV ou des voyages en avion polluants», argue François Mireval.