Je ne vous le cacherai pas : le résultat sera très serré. Pourtant, le train de mesures en faveur des médias est vital pour la survie des petits et moyens médias. Ainsi, il aidera surtout les médias dans les régions périphériques, où les journalistes exercent depuis un moment leur métier dans des conditions difficiles. La Suisse romande a donc tout à y gagner : le subventionnement de la distribution matinale renforcera les grands titres régionaux, alors que les mesures visant spécifiquement la transition numérique et les médias en ligne faciliteront à l’avenir l’émergence de nouveaux médias.
Il est d’ailleurs indispensable de placer cette votation dans un contexte plus large. Avec l’accélération de la transition numérique, les GAFAM ont siphonné 70% des recettes publicitaires des médias suisses ces 20 dernières années et mettent en péril la branche. Par ailleurs, la droite prépare déjà une nouvelle attaque frontale contre la SSR. Vous avez aimé la guerre de la (dés-)information durant la crise COVID ? Cela risque de n’être que le début. Ce qui est sûr aujourd’hui, c’est que la votation du 13 février aura des conséquences politiques bien au-delà du champ d’application du train de mesures.
Face à l’univers médiatique en pleine évolution, une chose ne changera pas : la dépendance de notre démocratie semi-directe à un journalisme de qualité. Des objets votés au Conseil municipal jusqu'aux sujets de votations fédérales : en Suisse, on doit constamment se faire une opinion. Qui dit opinion, dit faits. Qui dit faits, dit médias indépendants, qui dit médias indépendants, dit financement transparent. C’est là où le train de mesures déploie son effet salutaire : il permet durant sept ans d’accompagner les transitions de la branche sans que les journalistes, et donc notre démocratie, n’en fassent les frais.
Olga Baranova, membre de la section PSVG et coordinatrice de la campagne "Oui à la diversité des médias"
|